Le Tibet n'est pas mort

Jeudi 22 novembre:
Renaud et Matthieu m'emmènent faire un tour dans la vieille ville.
Nous arrivons sur la place du Jokhang, temple le plus sacre du Tibet.
La, des centaines voire des milliers de tibetains, vetus de leurs vetements traditionnels, sont en train de marcher, tous dans le sens des aiguilles d'une montre, dans les rues de la ville, tout autour du temple. Un chapelet ou un moulin a priere a la main, ils deambulent ainsi pendant des heures en recitant des prieres. D'autres, se prosternent indefiniment devant les portes du temple, munis d'un matelas de mousse pour ne pas s'abimer les genoux. D'autres encore, armés de planches de bois attachées aux mains, font le tour du temple en se prosternant tous les pas ou tous les trois pas.
Emportee par ce fascinant spectacle et le rythme entetant des prieres des pelerins, je suis prise par une immense emotion. Impossible de me retenir, je me mets soudain à rire tout en pleurant a chaudes larmes. Larmes d'intense bonheur et d'immense plénitude. Malgre 57ans d'occupations chinoises et la volonte des chinois d'aneantir la culture et la religion tibetaine (plus d'1 millions de tibetains ont ete extermines a l'epoque de Mao, des milliers de temples et de monasteres tibetains ont ete demolis, le Dalai Lam a du s'exiler en Inde, etc...), le Tibet n'est pas mort. Bien au contraire, la culture et la ferveur religieuse des tibetains perdure, toujours aussi belle et aussi forte. Le Tibet n'est pas mort.
Pour la deuxieme fois de mon voyage (la 1ere fois a eu lieu sur l'Ile d'Olkhon, au milieu du lac baikal en Russie, lorsque je me trouvais pres des rochers des chamans), de chaudes larmes de bonheur ont coulees sur mes joues, accompagnees par un rire incontrolable. Sentiment intense de pleinitude, certitude d'etre sur SON chemin, d'avoir fait les bons choix. Je souhaite a tout le monde de pouvoir ressentir ca au moins une fois dans sa vie... Magique...