Les cyclistes font de l'auto-stop!

Dimanche 25 novembre:
C'est le grand depart pour Renaud et Matthieu. Les filles et moi decidons de louer des velos pour les accompagner sur les premiers kilometres de leur periple. Premier stop devant le potala pour une seance photo! Puis, s'ensuivrons 20km a pedaler sur la route, deranges toutes les minutes par les camions et les voitures qui klaxonnent en passant a cote de nous (énervant à force!). Heureusement, la vue des magnifiques montagnes et des rivieres où flottent des centaines de "mouettes" marrons rattrape largement ces petits desagrements.
Nous decidons de nous arreter de l'autre cote de la riviere, dans un petit hameau ou se trouve une petite superette, de quoi improviser un petit pique-nique avant de se quitter.
Puis vint l'heure des "au revoir"... Bon courage les gars! les voila qui s'eloignent avec leurs 25kg de chargement chacun fixes a l'arriere de leurs velos, en direction de Shigatse, premiere grosse etape de leur traversee qu'ils atteindront normalement dans une semaine, apres avoir franchi deux cols a plus de 5000m d'altitude!
Quant a nous (chloe, berenice et moi), nous repartons dans l'autre direction. Le posterieur meurtri par les selles tres peu confortables, nous decidons de faire du stop pour retourner a Lhassa. Un pick up approche, la premiere tentative est la bonne! Les velos sont rapidement charges a l'arriere du pick up, Berenice et moi montons devant a cote de notre cher conducteur tibetain tandis que Chloe monte dans la remorque avec l'autre homme. Ils nous expliquent (avec des gestes) que nous devons cacher nos visages avec nos capuches pour eviter de se faire voir par les poiliciers... Au Tibet, les voyageurs n'ont pas le droit de se deplacer en independant (donc, interdiction de faire du stop ou de prendre les bus locaux...). Nous ne risquons pas grand chose (une amende tout au plus), mais nos chauffeurs eux, par contre, risquent gros... Et ca se sent... La nervosite se lit sur le visage de notre conducteur et sur ses doigts qui s'agitent sur le volant chaque fois que nous croisons un de ces 4*/4 de policiers (et croyez moi, on en croise beaucoup ici...). Il nous depose a mi chemin, sans meme nous demander un petit billet.
Nous relevons donc la main sur le bord de la route et la, idem, premier pick-up qui passe et c'est parti! Notre conducteur, ne nous demandera aucun billet lui non plus et fera meme un detour pour nous deposer devant le potala!
Il n'y a pas a dire, les gens ici sont incroyables... Ils prennent de gros risques pour nous aider et ce, sans meme demander une compensation en retour! incroyable...